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nous remîmes en route pour Cologne ; c’est là seulement que Frédéric devait tout savoir : c’est là qu’il devait recouvrer ou perdre le repos pour jamais.

Pendant cette longue route, Fido fut l’objet de tous ses soins ; il remarquait comme un sinistre présage que ce petit animal était triste ; cependant il en avait été reconnu et caressé ; mais il ne pouvait le faire jouer comme autrefois. J’avais beau lui dire que le chien était malade, Frédéric s’obstinait à le croire malheureux.

Il était onze heures du soir lorsque nous arrivâmes à Cologne, les portes de la ville étaient fermées, il nous fallut attendre quelques moments le porte-clefs. Pendant ce peu de minutes, Frédéric fut saisi d’un tremblement nerveux qui m’inquiéta. « Elle est morte ! disait-il, je le sens à l’horreur qui s’empare de moi à l’aspect des murs de cette ville ; je n’y trouverai plus qu’un tombeau. » Et des larmes brûlantes s’échappaient de ses yeux ; j’étais moi-même atteint d’une tristesse invincible et ne trouvais pas un mot pour le rassurer.

Enfin la voiture s’arrête à l’hôtel D… ; le maître de la maison vint à notre rencontre, et le