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une personne qui se chargeait probablement de les faire parvenir.

— D’abord, dit Rosalie, j’ai pensé à avoir recours à cette femme pour me tirer de l’embarras où je suis ; mais j’ai eu peur qu’elle ne fît quelque bavardage, et ma bonne maîtresse était si craintive de voir son secret en de mauvaises mains, que j’ai préféré le confier à madame ; elle est trop bonne, ajouta Rosalie, pour ne pas s’intéresser au sort de ce pauvre enfant qui sera victime de tout cela, si elle ne vient pas à son secours.

— Hélas ! repris-je, j’ai bien peu de moyens de lui être utile.

— Oh ! si vraiment, madame ; en apprenant tout doucement à ce jeune homme la mort qui va tant l’affliger, vous l’amènerez à supporter ce coup terrible ; vous l’empêcherez surtout de venir ici sans congé se battre avec monsieur ; car c’est tout ce que craignait ma maîtresse. Allez, c’est une bonne action, digne de vous, et dont je vous aurai une éternelle reconnaissance, sans compter celle qu’ils vous devront tous.

Il y avait dans l’accent de cette bonne fille, priant pour sa maîtresse, quelque chose de reli-