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VIII


Dès que le prince fut ranimé, je revins chez moi déterminé à m’acquitter sans délai du nouveau devoir que je venais de m’imposer. Malgré tout ce que ce devoir avait de pénible, je suis trop franc pour ne pas avouer la secrète joie qui faisait battre mon cœur en pensant que j’allais parler à Alexine, l’entendre ; que j’allais lire sur ses traits charmants l’impression que produirait ma présence ; car je ne voulais pas me présenter comme l’émissaire de l’homme qu’elle redoutait, c’était à l’inconnu, à ce frère idéal, qu’elle parait d’un pouvoir merveilleux, qu’elle devait accorder un moment d’entretien : en conséquence, j’écrivis à la princesse un petit mot bien respectueux, bien rassurant, dans lequel je m’annonçais comme ayant à lui parler d’un intérêt grave, et j’attendis avec une impatience folle la réponse qui devait autoriser ma visite.

Elle arriva enfin : on consentait à me rece-