pour moi qu’un vain mot, et l’on verra jusqu’où cette exaltation a porté mon audace.
Le soir même, Raimond m’apporta la carte que j’avais donnée à Moritz, avec ces mots tracés au crayon :
« C’est le prince Olowsky. »
— Mon manteau, mes pistolets, demandai-je aussitôt à Raimond sans prendre garde à son air étonné.
— Quoi, monsieur va se battre ? dit-il effroi.
— Eh ! non, repris-je, mais je vais me promener dans les montagnes cette nuit, et l’on dit qu’il est prudent… Au reste, tâche qu’on ne sache point ici que je fais cette promenade nocturne : cela inquiéterait ma mère.
— Je vais donc faire seller les chevaux ?
— C’est inutile ; cette maudite ville dont on ferme les portes, ne permet pas…
— Mais je suivrai monsieur, du moins ?
— Non, je n’ai pas besoin de toi.
Et le pauvre Raimond leva les yeux au ciel, comme pour lui demander de veiller sur son maître.