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VII


Avec quelle attention mon œil suivit ce point lumineux qui semblait une étoile brillante ! Il s’arrête : la lumière que le fanal répand sur la rive permet d’apercevoir Moritz s’élançant du bateau et se dirigeant vers la colline ; bientôt il se perd dans l’ombre ; mes yeux se reportent alors sur la maison ; le salon est rentré dans l’obscurité ; le cercueil a disparu ; une seule lampe éclaire la chambre d’Alexine.

Je calcule, ma montre à la main, le temps qu’il faut à Moritz pour arriver jusqu’à la grille ; il me semble voir la barque vaciller ; il est de retour ; mais mon regard ne peut plus pénétrer dans l’intérieur du château : la fraîcheur de la nuit a fait fermer les fenêtres de chaque chambre, excepté de celle que la mort vient de rendre inhabitée. Longtemps je contemple la faible lueur qui me dit qu’on veille au château Byron ; puis mes paupières s’appesantissent, mon esprit