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— C’est lui…, je n’en puis douter…, m’écriai-je, c’est lui…

— Un de vos amis, peut-être ?

— Non, le prince Olowsky…, un Russe nouvellement arrivé… Ah ! si je pouvais le rencontrer…, avec quel plaisir je…

— Rien de plus facile, monsieur, il m’a dit d’aller le prendre demain pour traverser le lac, au soleil couchant…, et sans doute nous débarquerons au même endroit.

— Eh bien, va l’attendre une heure avant celle qu’il t’a prescrite, et questionne les gens de la comtesse B… sur le nom, les habitudes de ce mystérieux promeneur ; écris le nom qu’on te dira sur cette carte ; remets-la à Raimond qui se trouvera assis sur le banc, à la petite porte du jardin de la comtesse B… En prenant ce soin, il dépend de toi d’éviter peut-être un grand malheur.

— Si c’est ainsi, je le veux bien, reprit Moritz ; car je n’aime pas à me mêler de ces sortes d’affaires qui finissent trop souvent par des coups de pistolet, et si vous me promettez…

— L’heure s’avance, interrompis-je, dans l’embarras de répondre ; pars, songe qu’il faut