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malles ; elle veut être en route de grand matin, pour éviter la chaleur…

— Ma mère ?… repris-je… ; ah ! oui, il faut que je la prévienne… ; une lettre que j’attends… ; une affaire indispensable… ; enfin, Raimond…, le départ est remis ; cours en prévenir madame de Verdiac… ; en disant cela, j’entre dans la chambre de ma mère.

— Ne me questionnez pas, lui dis-je ; mais accordez-moi ce que j’attends de votre bonté ; c’est pour moi que vous vous décidiez à braver la fatigue d’un voyage à Aix ; eh bien, restez ici pour moi. Ce n’est pas tout, il faut que vous seule ayez le droit de me trouver capricieux, ridicule ; je sens que je n’aurais pas la patience d’endurer les reproches, les plaisanteries amères que je mérite, et que nos amis ne m’épargneraient pas en cette circonstance ; ainsi donc, soyez encore mon ange préservateur de tous malheurs comme de toutes contrariétés. Dites à madame de Verdiac, à Albert, que vous êtes plus souffrante, que vous ne pourriez, sans imprudence, vous mettre en route de quelque temps. Le docteur Butigny sera de cet avis, je vous l’affirme ; enfin, par cette complaisance, vous