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V


Cette première impression ayant été produite par la crainte, la réflexion me ramena bientôt à l’espérance. Ce cercueil pouvait être celui de la comtesse Noravief ; son âge, sa maladie devaient le faire supposer ; et il fallait n’avoir, ainsi que moi, qu’une pensée, pour que celle-là ne me fût pas venue plus tôt à l’esprit. Une femme en pleurs, qui vint se prosterner au pied du cercueil, me sortit presque au même instant de cette affreuse incertitude : c’était Alexine, priant de toute la ferveur de son âme pour le repos céleste de l’amie qu’elle pleurait. Avec quel sentiment religieux je la contemplai dans sa douleur pieuse ! Qu’elle était belle…, et que je l’aimais !

Hélas ! son silence, la raison qui l’avait empêchée de rentrer dans son appartement pour y prendre un instant de repos, cette espèce d’immobilité de la maison entière ; la mort de la