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ner d’épouser le prince Olowsky. C’est celui-là qui est un vrai Tartare, ajouta M. de Bonst… en s’adressant à Albert : devinez ce qu’il a fait au sortir de la messe nuptiale ?

— Ah ! mon Dieu ! vous me faites frémir, dit ma mère en souriant.

— Vous verrez qu’il a battu sa femme, dit Albert.

— Mieux que cela, reprit M. Bonst… il l’a poignardée.

— Quelle horreur ! s’écria tout le monde… Moi seul, je ne dis mot.

— Fort heureusement, la blessure, quoique profonde, n’était point mortelle ; mais elle a mis longtemps la princesse en danger, et l’on prétend qu’elle en conserve encore une pâleur extrême.

— Quel motif a pu porter son mari à ce crime ?

— Un excès d’amour. On assure qu’en parlant de la beauté de sa future, de la crainte qu’il avait de n’être point aimé d’elle, il se mettait dans une fureur horrible, et que son valet de chambre avait déjà surpris en lui quelques signes d’aliénation ; dans cette idée, il avait cru