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voir exciter la curiosité et peut-être l’intérêt d’Alexine, enfin, j’étais sous l’influence d’un heureux pressentiment.

On parla de la quantité de voyageurs qui remplissaient la Suisse, de la difficulté de se procurer des logements et de la nécessité où s’était trouvé un prince russe de passer la nuit dans sa voiture.

— Je crois lui avoir trouvé un asile ce matin, dit M. de Bonst… Dès que j’ai raconté sa disgrâce à l’aimable et hospitalière comtesse Br…, elle a fait partir un domestique pour s’informer de la réalité du prince ; car il nous en vient souvent de contrebande, puis elle lui a fait offrir un des pavillons qui tiennent à son jardin.

— C’est le trait d’une bonne compatriote, dis-je. Puisse-t-elle en être récompensée par un hôte amusant !

— À propos, j’oubliais de vous dire qu’elle sait toute l’histoire des habitantes du château Byron. C’est un vrai roman.

— Ah ! contez-nous-la, dit ma mère, en affectant autant de curiosité qu’elle lisait d’impatience dans mes yeux.