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tins plus, et je résolus de savoir, à quelque prix que ce fût, la cause de ses larmes.

Je me souvins tout à coup de plusieurs personnes que je connaissais à Genève, je me fis tout haut de grands reproches sur mon impolitesse à ne pas leur avoir rendu visite, et j’allai sans préambule les accabler de questions sur les habitants du château Byron.

Arrivés depuis peu sur les bords du lac, n’ayant fait de visite à personne, on ne les connaissait point. Seulement, quelques Anglais de leur voisinage prétendaient que la maison avait été louée à une vieille comtesse russe, qui avait amené avec elle une jeune femme qu’on disait être sa nièce, et un médecin allemand. Ces renseignements ne pouvaient me satisfaire, j’en allai chercher d’autres près de la maison même qu’elles habitaient ; mais je ne fus pas beaucoup plus heureux ; les gens du village me dirent qu’on les voyait passer en calèche tous les trois chaque jour, jamais un étranger de plus. Ceux qui demandaient à visiter la maison du poëte célèbre essuyaient un refus poli, motivé sur l’état de souffrance où se trouvait la comtesse Noravief ; c’était le nom de la tante. Pour savoir