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LE TÉLESCOPE




I


C’était, il y a quelques années, dans un de ces bons châteaux où la fortune permet encore une riche hospitalité ; où l’on s’arme, contre la monotonie d’une douce existence, de tous les plaisirs qui peuvent la troubler ; où l’on joue la comédie pour s’envier les plus petits succès, montrer ses ridicules et médire de ceux des autres ; où l’on chasse à se courbaturer, où l’on joue à se ruiner, où l’on devient méchant par bavardage et confiant par ennui. Nous revenions d’une longue promenade où la loi des convenances avait obligé chacun à donner le bras à la personne qui lui était la plus indifférente ; tant