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fois sous les platanes de la terrasse. Ah ! puissé-je, portée par les eaux du Gange, venir mourir là, où j’ai entendu de votre bouche tant de douces paroles ; là, où j’ai cru être aimée, respectée ; où toutes les illusions du bonheur m’ont un moment éblouie pour me replonger plus cruellement dans le vrai de ma situation. Hélas ! ce vrai, c’est l’irrévocable arrêt du monde, c’est le souvenir qui nous sépare, c’est ma mort. Charles, votre pitié, un soupir, un regret, voilà tout ce que je réclame de vous… de vous que j’aime tant, et que je ne reverrai plus ! »

J’avais les yeux pleins de larmes en rendant cette lettre à M. de L… Il la prit, me serra la main en détournant la tête, puis il me quitta sans rien dire.