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niques, de correspondances imprimées ou inédites, plus je vois que le vrai l’emporte de beaucoup sur l’invention pour le merveilleux et le romanesque. Cela s’explique facilement : quand un caractère sort de la route commune à tous les autres, il va aussi loin qu’il peut, quel que soit le démon ou l’ange qui le guide ; la religion, les lois, l’usage, le ridicule, rien ne l’arrête : l’exaltation du bien produit chez lui des miracles ; celle du mal des crimes qui dépassent l’imagination ; dans l’une ou l’autre voie, c’est l’impossible qu’il veut atteindre, le romancier a l’ambition contraire. Le probable est son but ; quel pauvre domaine.

Qui oserait prendre pour le sujet de deux volumes l’anecdote que je cite de la princesse de Conti ? Que de clameurs s’élèveraient contre l’invraisemblance d’un tel