Page:Nichault - Souvenirs d une vieille femme.pdf/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ANAÏS




J’arrivais de l’Opéra avec M. Charles de L…, comptant trouver chez moi les cinq ou six personnes qui venaient ordinairement y finir leur soirée ; mais il y avait un grand bal ce jour-là, et nous restâmes seuls. Assis tous deux près d’une table à thé, à cette heure où la conversation ne peut plus être interrompue par les visites, où les confidences arrivent sans qu’on pense à se rien confier ; une question assez indiscrète de ma part m’attira une de ces confidences : le souvenir m’en est resté comme une preuve de plus des bizarreries du pauvre cœur humain. Voici ce que me dit M. de L… :