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sonnes riches, et la curiosité de madame Vandermont resta la même. Mais il ajouta, j’ai aussi rencontré Isidore ; il m’a chargé de tous ses respects pour vous, mesdames. C’est vraiment un excellent garçon, et qui fera de bonnes affaires.

C’était un singulier éloge, et l’on aime à penser que M. de Géneville aurait parlé autrement de l’ami qui venait de compromettre non-seulement le fruit de son travail, mais encore ses bénéfices à venir, pour lui sauver l’honneur, si Isidore n’avait exigé le plus profond secret sur le service qu’il venait de lui rendre, et si, pour en être plus sûr, il n’avait laissé entendre que son crédit dans sa maison de banque recevrait une atteinte mortelle de la moindre indiscrétion à ce sujet.

Pour apprécier cet important service, il faut se rappeler qu’Isidore perdait, avec ce qu’il avait amassé, l’espoir d’arriver bientôt à l’indépendance tant désirée, à cette indépendance qu’il eût été si heureux de faire partager à la seule femme qu’il pût aimer !

Au moment où, pour rendre sa bonne action plus méritoire, il calcule tout ce qu’elle lui coûte, M. de Brécourt vient de nouveau lui parler du