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tuation, il avait imploré les secours de ses amis, de sa belle-mère ; mais celle-ci avait répondu que sa fortune ne lui permettait pas de lui avancer la somme nécessaire, et M. de Brécourt lui-même s’était refusé à la lui prêter. Dans son embarras, le malheureux Géneville parlait d’employer le plus affreux moyen de se tirer d’affaire ; puis, le souvenir de sa femme et de ses enfants lui montrait ce projet comme un crime.

— Venez chez moi, dit Isidore, nous causerons de cette situation, nous verrons s’il y a moyen…

Géneville ne le laissa point achever ; et, bien qu’ils fussent en pleine rue, il sauta au cou d’Isidore comme un noyé saisit la planche qui doit le sauver.

En sortant de l’entretien qu’ils eurent ensemble, M. de Géneville respirait librement, et quand il rentra, après avoir passé chez son agent de change, madame Vandermont parut très-étonnée du changement subit qui s’était opéré dans l’état de son gendre. Curieuse de savoir par quels moyens il avait pu sortir d’un si mauvais pas, elle se contenta de lui demander qui il avait vu dans la matinée ; il nomma plusieurs per-