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conseils portent bonheur, laissez-vous diriger par eux. D’abord, voyez la jeune personne.

— À quoi bon, monsieur, puisque je ne dois pas l’épouser ?

— Bah ! l’on se décide souvent par les yeux ? Qui peut prévoir l’effet d’un aspect séduisant !

En vain M. de Brécourt insista, il ne put rien gagner sur la volonté d’Isidore, et le retour de madame Vandermont affermit encore plus ce dernier dans sa résolution. Cependant il s’était fait la loi d’aller rarement chez elle ; mais le peu de fois qu’il vit Angéline, suffit pour lui prouver que nulle autre ne régnerait jamais sur son cœur.

Il avait déjà réalisé quelques bénéfices, lorsqu’il rencontra un jour M. de Géneville, sortant de chez son agent de change ; il avait les traits altérés d’un homme au désespoir. Trop douloureusement ému pour rien dissimuler, il raconta à Isidore comment, s’étant laissé entraîner par l’attrait des jeux de bourse, il venait de perdre une somme trop considérable pour pouvoir l’acquitter dans le délai voulu ; qu’il ne s’était jamais trouvé dans une circonstance plus horrible ; et, que ne pouvant cacher plus longtemps sa si-