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geux. Il s’agissait, dit-il, de la fille d’un receveur-général, dont la famille, quoique très-riche, ne veut la donner qu’à un jeune homme laborieux, spirituel, et en état de succéder à la place de son père ; la jeune personne est jolie, bien élevée ; elle a les goûts les plus modestes, et moi, qui la connais depuis longtemps, ajoute M. de Brécourt, j’ai la certitude qu’elle vous plaira beaucoup, à part les quatre cent mille francs qu’elle apporte.

— En vérité, monsieur, je ne sais comment vous exprimer ma reconnaissance, répond Isidore, tant de confiance me touche et m’honore ; mais je ne me sens aucune vocation pour le mariage, du moins en ce moment.

— Il s’agit bien de vocation vraiment ! reprit M. de Brécourt en haussant les épaules ; s’il n’y avait de mariés que les gens qui aiment le mariage, on ne verrait pas tant de noces.

— Ni tant de mauvais ménages, convenez-en, monsieur.

— C’est possible, sentiment parlant ; mais l’intérêt et l’ambition se trouvent trop bien de certaines alliances pour que la mode en passe ; vous le savez, vous qui êtes ambitieux.