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mère, mais l’enfant n’était pas en état de supporter les fatigues d’une longue route ; on ne pouvait sans imprudence le ramener à Paris pour le rendre aux soins du savant K…, du docteur qui l’avait déjà sauvé d’une semblable crise. Déjà dix jours d’une fièvre ardente semblaient avoir épuisé les forces du petit malade. Sa mère, plongée dans un morne désespoir, les yeux fixés sur lui, comptait les mouvements de sa respiration pénible, en frémissant de l’entendre s’arrêter. Tout à coup un cri de joie la fait tressaillir. C’est Angéline qui s’était retirée près de la fenêtre pour cacher ses larmes à sa sœur ; c’est elle qui vient d’apercevoir le docteur K… ; il descend de voiture soutenu par le domestique de madame Vandermont, il est accompagné du jeune Isidore.

L’apparition du docteur K…, que la pauvre madame de Géneville crut lui être envoyé par le ciel même, la rendit à la vie par l’espérance, elle ne douta plus du salut de son enfant ; en effet, les mêmes moyens, joints aux remèdes violents qu’exigeait l’état de la maladie, obtinrent tant de succès, qu’en moins de deux jours l’enfant se trouva hors de danger.