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lon, dit alors madame Vandermont à sa fille, allons nous placer pour le bien voir ; et, quittant le bras de M. de Brécourt pour prendre celui d’Angéline, elle la sépara ainsi de M. de Vilneuse qui les suivit à quelque distance.

Dans ce quadrille, composé de charmantes jeunes personnes et de jeunes femmes qui aiment le plus à se mettre en évidence, on remarquait particulièrement madame de Faverolle : sa parure plus soignée, plus élégante que celle d’aucune autre, en dépit de l’uniformité des costumes, prouvait assez le désir qu’elle avait d’être la première de toutes. Elle n’était pas moins ambitieuse en coquetterie : aussi, jeunes, vieux, agréables ou non, tous les hommes s’empressaient autour d’elle. M. de Vilneuse ne lui était dévoué qu’en raison de ses succès ; et, ce soir-là, elle en eut beaucoup.

Angéline ne s’en aperçut point ; sa mère seule en fut jalouse. Aucun des mouvements d’amour-propre d’Amédée ne lui échappa : elle le vit s’épanouir en donnant le bras à madame de Faverolle pour la conduire dans les salles où l’on soupait ; elle surprit ses soins intéressés pour l’héritière ; elle le vit bien un moment fier de la