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me. Si Caroline avait eu quelques années de plus, elle aurait sans doute fait de graves réflexions sur ces jeux du sort qui font marcher les princes du trône à l’exil, et de l’exil au trône. Mais, sans avoir la raison qui médite, elle avait dans le cœur cette pitié touchante qui fait deviner le malheur et inspire le besoin de le secourir.

Un jour qu’on venait de lui permettre de descendre de calèche pour aller cueillir de jolies fleurs bleues, dans le bois de Ville-d’Avray, une petite fille nu-pieds, couverte de haillons,