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former aux lois des convenances ; qu’il serait fort déplacé de décommander un ministre et deux ambassadeurs pour une maladie si rarement dangereuse.

» Accoutumée à obéir, la pauvre mère se résigne en pleurant.

» Après avoir passé la nuit et la matinée près de ses enfants, à moitié suffoqués par la fièvre et par une toux si violente qu’elle menace d’amener des convulsions, madame de Moseville vient se parer pour nous recevoir ; elle prend un air souriant pour mieux dissimuler sa peine. On lui demande des nouvelles de ses enfants ; elle répond, ainsi que l’a dicté M. de Moseville, qu’ils sont un peu enrhumés, et sa voix, en articulant ce mensonge, est tremblante, ses yeux sont humides de larmes. Un domestique entre, lui remet un billet, elle y jette un regard ; alors toute sa personne se ranime, car ce papier contient ces mots :

» — La fièvre paraît avoir un peu diminué ; ils sont plus calmes. Valérie ne pleure plus depuis que nous lui avons fait accroire que madame était sortie pour aller lui acheter des joujoux.

» Ce message de la gouvernante des enfants rend