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dresses d’Agenor, et l’avenir amènerait sans doute l’occasion de prolonger son châtiment.

Ainsi préparé au retour de son ami, Théophile le vit arriver sans témoigner d’humeur. Ce jour-là, madame de Lauréal était retenue au lit par une indisposition grave, et une toux sèche qui faisait trembler pour sa poitrine. Agenor en parut inquiet, et voulut réclamer sans délai tous les secours de la médecine ; mais madame de Lauréal déclara qu’elle avait pleine confiance en son médecin, et qu’elle ne lui ferait point l’injure d’en appeler d’autres. Il fallut céder à sa volonté, et la livrer au repos, dont le docteur avait composé son unique ordonnance.

Ces bons docteurs ! c’est surtout en pareille occurrence que leur tact est parfait, leur science admirable. Avec quel art bénévole ils savent interpréter la pâleur, l’oppression, qui suivent une nuit agitée ! Avec quelle autorité éclairée ils prescrivent la distraction qui permet les visites, la promenade qui permet les rendez-vous, et le séjour des eaux thermales qui permet tant de choses.

Le médecin de madame de Lauréal se contenta de prouver à son mari qu’elle était dans un état