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son affaire ; en vérité, il ne lui manque que la parole. Convenez qu’il y a bien des gens auxquels ces bêtes-là en remontreraient. Avez-vous des chiens, monsieur ?

— Non, monsieur ; et je me promets bien de n’en jamais avoir.

— Eh bien, vous avez tort ; car, sans injurier aucun de vos amis, je parie bien qu’il n’y en a pas un de comparable à cet ami-là.

En ce moment, M. Canophile se lève, ouvre la porte ; Azor s’en va, et Follette rentre en dépit de tout ce que fait son maître pour l’en empêcher.

— Allons, il n’y a pas moyen de la renvoyer, dit-il ; ces animaux-là sont attachés à l’excès, Follette surtout ; croiriez-vous bien, monsieur, que, lorsque je dîne dehors, elle ne mange pas ; c’est un fait ; elle se laisserait mourir de faim, si je ne rentrais point. Bonne petite !

— C’est fort bien ; mais je vous disais donc que le bâtiment qui doit mettre à la voile…

Ici, la voix un tant soit peu aigre du négociant recommence son effet sur Follette ; elle aboie de nouveau, et de nouveaux signes d’impatience démontrent assez à son maître combien elle importune.