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val : je ne souffrirai pas qu’on mène ce pauvre diable dans un appartement de garçon pour y manquer de tout, et être livré aux soins d’une vieille garde. J’ai toujours un appartement de libre dans ma maison pour y recevoir l’ami qui vient de ma province, je n’en puis faire un meilleur usage que d’y installer ce malheureux blessé ; il y trouvera tout ce qui peut lui être nécessaire, et nous serons plus à portée de le secourir. Ma femme est si bonne pour les malades ! Ah, mon Dieu ! pourvu que nos soins ne soient pas inutiles !

M. d’Arthenay et tous ceux qui se trouvaient là savaient trop le bien qu’une semblable proposition pouvait faire au malheureux blessé, pour s’opposer à la volonté de Menival.

— Un moment, messieurs, dit-il avant d’entrer dans la cour de sa maison ; il faut éviter ici de causer une révolution à ma femme dont elle pourrait mourir. Laissez-moi me montrer d’abord, afin qu’elle ne croie pas que c’est moi qu’on lui ramène ainsi ; la pauvre petite en serait dans un effroi… Restez là… je reviens aussitôt que je l’aurai préparée. Ah, mon Dieu ! quel événement !…