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d’autres redoutent, qu’il laissa la duchesse de N… convaincue de son inaltérable confiance en la vertu de sa femme, et M. d’Arthenay encore plus persuadé du parti qu’il pouvait tirer d’un orgueil si avantageusement placé.



XX


Le bal est un théâtre où chacun joue un rôle appris ou improvisé, tous deux également intéressants pour le spectateur bénévole. La coquette y débite le sien à côté de l’ambitieux dont tous les mots calculés ; la jeune personne n’y vient même plus pour le seul plaisir d’y danser, elle y vient pour s’y montrer, et les regards qu’elle porte sur les vieux riches célibataires dévoilent assez son but. Mais ces fins renards de la galanterie, retranchés derrière un rempart d’égoïsme, sont à l’abri des piéges de l’innocence. Prodigues de sourires, de flatteries, de tendres soins, ils