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tribué au succès étonnant de la représentation. Que de compliments récoltèrent alors la mère et les bonnes amies de Pyrrhus, le seul jeune homme qui eût encore paru sur le théâtre ! Et combien madame Grignard dut-elle se féliciter des premières amours de son mari pour une comédienne !

Au lever du rideau, la scène n’avait subi qu’un léger changement : c’était toujours la Fête du village ; seulement on avait caché le bas de la toile de fond et celui des coulisses par un vieux fauteuil de velours d’Utrecht, une table et quatre chaises de paille ; cela était censé représenter le mobilier du couvent ; la grille d’une porte de jardin figurait la grille du parloir, et il aurait fallu y mettre bien de la mauvaise volonté pour ne pas se croire dans une chambre.

Je donne à deviner en mille quel est le premier personnage qui vint se placer audacieusement sur le devant du théâtre.

On devait jouer Mélanie.

— C’est monsieur ou madame de Faublas qui commencent la pièce par une scène de ménage passablement ennuyeuse, dira-t-on.

— Oui, ordinairement cela se passe ainsi dans