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scène, suivi d’Ulysse et des Grecs de sa suite.

C’est en ce moment que notre sérieux eut à supporter une première attaque qui faillit lui faire perdre contenance. Ulysse et son illustre compagnon étaient vêtus assez convenablement, sauf une perruque de paysan dont le plus vieux avait pensé devoir s’affubler, comme représentant mieux la sagesse du héros. Ces grands cheveux plats et blancs tombant sur un col brun tout nu, et se jouant par-derrière sur les plis d’un manteau antique, étaient d’un effet déjà assez burlesque ; mais nous nous attendions bien à quelques recherches de ce genre, et nous n’en témoignâmes aucune surprise.

Il n’en fut pas de même pour l’aspect singulier que présentaient les deux Grecs composant la suite de Pyrrhus. À leur vue, en dépit de notre savoir-vivre, il fallut pouffer de rire.

Un parent de la troupe se trouvait près de moi : c’était un de ces amis ardents à recueillir ce qui se dit de leurs protégés, à répondre aux critiques, à excuser les défauts, enfin, à tout expliquer.

— Cela vous étonne, nous dit-il de l’air le plus simple. Eh bien, il n’y avait pas moyen de faire