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thographe sans s’en douter. Je vous en offre un exemple, ajoutait Grignard ; car je dois le peu que j’en sais aux rôles que me faisait autrefois répéter la charmante Aspasie.

Ces discours, appuyés par l’autorité d’une chevelure plus d’à moitié blanche, devaient triompher de toutes les objections, et nous reçûmes bientôt des billets d’invitation pour nous rendre au grand pressoir de la ville.

Les vendanges ne devant avoir lieu que le mois prochain, l’espèce de hangar destiné au pressoir se trouvait disponible. Grignard se chargea de le louer à ses frais pour trois semaines, et un des acteurs, garçon charpentier, y dressa un théâtre dont le perruquier, artiste, voulut peindre lui-même les décorations. Il avait pour enseigne un ancien tableau représentant la fête d’un village des environs d’E… Grignard y avait ajouté un homme auquel on fait la barbe, et, charmé d’avoir si bien réussi dans ce personnage, il s’était déterminé à copier le plus fidèlement possible le reste du tableau sur les châssis et la toile de fond du théâtre.

Pendant ce temps, la troupe assemblée faisait choix de la pièce qui devait exciter l’admiration