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MARIE
DE MANCINI




I


— Concevez-vous rien à ce qui s’est passé hier au bal, ma chère madame de Motteville ? et n’avez-vous pas été confondue autant que moi de voir le roi blesser toutes les lois de l’étiquette, et me désobéir avec tant d’obstination.

— Si j’osais prendre le parti du roi contre Votre Majesté, je dirais qu’ayant ouvert le dernier grand bal de la cour avec la duchesse de Mercœur, le roi a dû penser qu’il pouvait en agir de même au petit bal que vous lui donniez hier, madame.

— Quelle différence ! À ce grand bal il n’y avait pas de fille de souverain ; et c’est justement parce que les circonstances ne permettent pas à la reine d’Angleterre de paraître aux grandes fêtes de la cour, que j’avais imaginé cette réunion particulière. Je m’étais dite un peu malade pour être autorisée à recevoir dans ma