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SCÈNE VI.


SAINT-ELME, LA MARQUISE.


LA MARQUISE, appelant.

Saint-Elme… Ah ! te voilà.

SAINT-ELME, avec embarras.

Oh ciel ! vous que j’ai laissée si souffrante, pourquoi vous exposer à cette heure ?

LA MARQUISE.

Pour t’épargner une extravagance, une méchante action. J’apprends qu’en sortant du château tu as juré de n’y plus rentrer, que tu veux abandonner ton bienfaiteur : à cette nouvelle je te fais chercher partout. J’accours moi-même pour t’implorer, te sauver des regrets éternels.

SAINT-ELME.

Ah ! ne me croyez point ingrat ; mais c’en est fait, je ne puis plus vivre auprès de mon oncle, il exige de moi un sacrifice impossible.

LA MARQUISE.

Attends un jour au moins. Laisse à sa colère le temps de se calmer. Qui sait si ta soumission, mes prières, n’obtiendront pas de lui le consentement qu’il te refuse ? Si cette jeune fille mérite le dévouement qu’elle t’inspire, eh bien, je parlerai pour elle. Choisie, dotée par moi, peut-être mon frère te permettra-t-il ?…