Page:Nichault - Marie.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

HÉLÈNE.

Hélas ! c’est pour fuir ton maître qu’elle est revenue ici ; mais, dis-nous, que s’est-il passé au château depuis son départ ?

GERMAIN, en confidence.

Des scènes terribles. La vieille Dupré, qui était bien décidée à ne pas laisser entrer votre fille chez sa maîtresse, n’a pas manqué de répéter à monsieur le Baron tout ce qu’elle avait entendu : monsieur a fait venir son neveu, il l’a accablé de reproches ; celui-ci s’est révolté, et Dieu sait jusqu’où aurait été la querelle, si madame de Verneuil n’était venue intercéder pour mon jeune maître.

MARIE, vivement.

Et lui, que devient-il ?

GERMAIN.

Je l’ai vu marcher précipitamment vers la petite porte du parc ; sans doute il médite quelque projet désespéré.

MARIE.

Ah ! ne le quittez pas, conjurez-le, au nom de tout ce qu’il révère, d’obéir à son oncle.

GERMAIN.

Vraiment, vous le connaissez bien. Est-ce qu’il écoute quelqu’un dans ces moments de crise ! cependant, je m’apprêtais à le suivre quand monsieur le Baron m’a arrêté, pour me donner cette bourse, et me dire : « Va porter cela, de ma part, à la mère Hélène, dis-lui que je lui en promets plus encore, si elle place sa fille dans un couvent. »