Page:Nichault - Marie.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il saura la vérité, lui-même, nous vengera du mal que l’on te fait.

MARIE.

Eh ! comment voulez-vous que la vérité lui parvienne ; cette rencontre, mon trouble, tout m’accuse ; et quand je tenterais de me justifier, cette femme n’est-elle pas là pour m’en empêcher ? Si vous saviez comme elle a traité mon parrain, pour m’avoir fait lire cette élégie devant madame. Hélas ! j’en ai plus souffert qu’elle.

HÉLÈNE.

Est-il possible ? C’était, dis-tu, l’histoire de ta naissance ?

MARIE.

Telle que vous me l’avez racontée.

HÉLÈNE.

Eh ! qu’as-tu fait en voyant ainsi retracer ta misère ?

MARIE.

J’ai pleuré ; mais tous pleuraient aussi sur le sort de la pauvre fille, sans deviner qu’elle était là. Ah ! ce cruel abandon est sans doute le plus grand des malheurs, puisqu’il peut exciter une pitié si profonde !

HÉLÈNE, affligée

Ne suis-je donc plus ta mère ?

MARIE.

Je t’offense, ô ma mère !