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LE BARON, vivement.

Ma sœur veut me quitter ?

Mlle  DUPRÉ.

C’est pour vous épargner, dit-elle, l’ennui que son état vous cause, et toutes les peines que vous prenez pour le faire cesser. Ainsi vous voyez qu’il est inutile…

LE BARON.

Non, je l’empêcherai de me fuir ; je suis le seul ami qui lui reste, et je la forcerai d’accepter mes soins, ceux de son neveu. Nous l’avons déjà laissée trop longtemps livrée au mal qui la tue. Mais j’en saurai la cause, et nous en triompherons.

Mlle  DUPRÉ.

Ah ! monsieur, gardez-vous de la questionner à ce sujet. C’est la mettre en délire. Je me rappelle encore l’état où je l’ai vue pour avoir osé lui demander ce qui pouvait l’attrister. C’est tout simple, elle ne sait que répondre, sa maladie est un peu dans l’imagination.

LE BARON.

Non, un mal si constant n’est point imaginaire, et peut-être en savez-vous…

Mlle  DUPRÉ, vivement.

Moi, monsieur, je ne sais rien.

LE BARON, remarquant le trouble de mademoiselle Dupré.

C’est juste… et d’elle seule je veux… Mais je l’entends venir, laissez-nous.