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SAINT-ELME.

N’importe, ils la connaissent : donne, promets de l’argent, dis que je ferai la fortune du paysan qui m’apprendra où je puis trouver Marie. Je vais de mon côté parcourir tous les environs. Elle ne saurait long-temps se soustraire à mes recherches. Il n’est point de violences dont je ne sois capable pour parvenir jusqu’à elle et l’accabler de reproches.

GERMAIN.

Mauvais moyen, monsieur ; si vous faites tant de bruit, chacun se disputera l’honneur de mettre la jeune personne à l’abri de vos poursuites. Votre oncle se fâchera. Vous recevrez bientôt l’ordre de retourner à la garnison ; et une fois caserne, adieu les amours du village.

SAINT-ELME, réfléchissant.

Il est vrai, mon oncle est impitoyable, il m’a déjà menacé ; mais j’ai dans l’idée que madame de Verneuil prendrait mon parti, si je me confiais à elle.

GERMAIN.

Gardez-vous-en bien, monsieur : les grands parents s’entendent toujours contre les projets des neveux. Ils vous traiteraient d’insensé, de séducteur ; et pour vous empêcher de faire une folie, ils iraient peut-être jusqu’à faire enfermer l’objet de votre amour.

SAINT-ELME.

Ciel ! j’en frémis ! ah ! sauvons-la de leur persécution ; oui, la prudence est nécessaire, je suivrai tes conseils ;