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der à elle ; je veux être son fils. » Et il pressait ma main, me suppliait de ne pas le désespérer par un refus cruel… Si vous saviez comme il prie !

SIMON.

Voilà bien ce qu’ils sont tous. Ah ! les promesses ne leur coûtent rien en pareil cas. Eh bien ! tu l’as refusé, et il n’en est pas mort ?

MARIE.

Non, mais il est devenu si triste, que j’en pleurais tous les jours. C’est pourquoi j’ai pris le parti de revenir ici, sans lui rien dire. Madame de Norville sait seule la cause de mon départ ; que voulez-vous, il n’y avait pas moyen de faire autrement. Je n’y tenais plus, moi… En l’entendant m’accuser d’indifférence, me traiter de cœur sans pitié, je me sentais prête à lui dire : « Que n’êtes-vous aussi pauvre que moi ! » Et s’il avait une fois deviné !… Ah ! mon Dieu, rien n’aurait pu l’éloigner de Marie ; j’ai bien senti qu’il fallait le quitter, pour garder mon secret ; aussi je suis partie avant le jour, pour que personne ne vît mes larmes.

SIMON.

Va, nous te ferons bientôt oublier ce chagrin-là ; d’abord, ne regrette pas ta place, il s’en présente, aujourd’hui même, une meilleure pour toi.

HÉLÈNE.

Hélas ! il faudra bien la prendre puisque nous voilà sans ressource.

MARIE.

Une meilleure, c’est impossible ! mais enfin si elle