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femmes, tandis que celle qui aime ne voit que son amant.



XVI


Les premiers temps de notre séjour à Montbreuse furent consacrés à soigner la convalescence d’Alfred ; il fallait le garder à vue comme un enfant, sinon il s’échappait, allait voir ses chevaux, montait le moins docile et revenait dans un état qui nous donnait la crainte de voir ses blessures se rouvrir.

Ma tante se fâchait contre lui, je grondais bien aussi ; il demandait humblement pardon, promettait d’obéir à ses deux graves docteurs, et à peine avait-il juré d’être soumis qu’il méditait quelque nouvelle extravagance. Pour amuser sa patience, nous lui faisions d’intéressantes lectures, de la musique, enfin, nous cherchions tous les moyens de le soustraire à l’ennui qui souvent paraissait le dominer.

Mon père, qui riait de son supplice, en eut cepen-