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quand on veut échapper à l’ennui et se retrouver en société avec plus de plaisir. Vous pouvez compter sur moi pour chercher à réunir tous ceux qui tiennent à la vie de château. Le séjour de Montbreuse est par lui-même fort agréable ; de douloureux souvenirs m’en ont longtemps éloigné, vous me les ferez oublier, mes enfants, si je vois ces mêmes lieux témoins de votre bonheur, et si vous m’y donnez l’assurance que rien ne saurait l’altérer.

Ces conditions me parurent fort douces ; l’idée de vivre agréablement auprès des objets de toutes mes affections, et de me disposer ainsi au moment qui devait combler ma félicité, charmait mon imagination. Alfred, dont le caractère était particulièrement impatient, n’osa pas témoigner l’humeur que lui causait ce délai, mais, s’il n’en disait rien, ses yeux n’en faisaient pas mystère. Ma tante, craignant quelques réflexions déplacées de la part de son fils, s’empressa de répondre pour lui, qu’il serait trop heureux de souscrire à des conditions aussi peu sévères, et qu’elle se rendait caution de sa parfaite soumission. D’après cette assu-