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chirurgien qui l’avait guéri, M. de Montbreuse, prenant affectueusement sa main, lui dit :

— Vos chagrins méritent bien des consolations, ma chère sœur, et je rends grâces au ciel de m’avoir choisi pour vous les offrir. Je ne serai plus un obstacle à la félicité de tant d’êtres chéris, Alfred deviendra l’époux de Léonie ; mais je demande à tous deux un petit sacrifice que j’espère obtenir sans peine de leur tendresse pour moi.

— Ah ! mon oncle, interrompit Alfred en se précipitant dans les bras de mon père, disposez de moi, de ma vie, je m’engage à tout pour devenir votre fils.

Ce mouvement d’une reconnaissance si exaltée, ce nom de fils prononcé avec tant d’amour, avaient visiblement attendri M. de Montbreuse. Il se retourna de mon côté, et me vit les larmes aux yeux ; je ne sais trop pourquoi je pleurais, car j’avais réellement plus de joie dans l’âme que de cette émotion tendre qui provoque les larmes, mais j’étais troublée. Ce mot de mariage déconcerte si facilement une jeune personne ! Mon père interpréta mon trouble comme il le devait,