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ments, il possédait l’assurance positive du retour que j’accordais à son amour ; je n’entrevoyais plus aucun moyen de satisfaire aux volontés de mon père ; et dans la nécessité de les braver, je résolus de m’exposer à son ressentiment plutôt que de m’abaisser à trahir sa confiance en lui cachant ce qui venait de se passer, et la ferme résolution que j’avais prise de concert avec ma jeune amie.

Dans cette disposition, j’attendis courageusement le retour de M. de Montbreuse. Il revint seul, j’allai au-devant de lui, nous entrâmes dans son cabinet ; sa physionomie était riante, il paraissait revenir content de son voyage, et je me disposais à profiter de ce moment pour lui faire mes pénibles aveux, quand il me dit de l’air le plus satisfait :

— Je viens de terminer une affaire qui peut assurer le bonheur du reste de mes jours. Vous devinez bien, Léonie, qu’il s’agit du vôtre.

Ce début me donna quelque espoir, je pensai que ma tante s’était peut-être servie du crédit d’un grand personnage pour déterminer mon père en faveur de son