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M. de Montbreuse, meilleur observateur que ma tante, avait deviné et suivi tous les mouvements de mon âme, aussi ne fut-il point surpris de l’altération de mes traits, lorsqu’il me revit le lendemain de cette triste fête.

— Vous avez beaucoup souffert hier, me dit-il avec sensibilité ! mais croyez, ma chère Léonie, que mon cœur vous tient compte de tous les sacrifices du vôtre, et que bientôt…

À ces mots, il fut interrompu par l’arrivée de ma tante qui, entrant brusquement sans se faire annoncer, se jeta sur un fauteuil en s’écriant :

— Mon frère venez à notre secours, Alfred est arrêté, je suis au désespoir.

Cette nouvelle m’arracha un cri de douleur et d’effroi qui retentit jusqu’au cœur de mon père ; il me