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sence l’empêcha de continuer ses reproches ; je le vis s’éloigner avec tous les signes du mécontentement le plus marqué ; je pensai que l’arrivée de quelques jolies femmes que l’on annonça, allait bientôt lui rendre son enjouement ordinaire, mais je me trompais : elles provoquèrent vainement sa gaieté par les agaceries les plus directes, à peine leur répondit-il avec politesse. Cette humeur, si différente de celle de la veille, fut généralement remarquée ; chacun l’interprétait à sa manière. M. de Frémur, toujours plus fin qu’un autre prétendait en savoir la cause, et disait à demi-voix à ma tante qui s’alarmait de la tristesse de son fils :

— J’avais prévu cela, d’après la scène qu’ils ont eue hier au soir à l’Opéra.

— Quelle scène, demanda madame de Nelfort ? Est-ce encore une nouvelle folie de madame de Rosbel ?

— Je ne sais pas précisément à propos de quoi ils se sont aussi mal quittés ; j’ai entendu seulement qu’elle lui défendait impérieusement de se présenter chez elle aujourd’hui.

— Cette femme commence à m’importuner, reprit