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qu’il me fallait supporter quand il vous plaisait d’aller dire, en pleurant, à ma tante :

» — C’est mon cousin qui m’a fait tomber.

» Voilà, certes, bien des droits à votre souvenir ; mais je vois que vous ne les reconnaissez pas plus que moi, et que je suis tout à fait étranger à ma jolie cousine.

— À la vérité, monsieur, je me souviens peu des années que j’ai passées au château de Montbreuse, j’étais si jeune lorsque je l’ai quitté ! mais si j’ai eu le tort d’oublier toutes les preuves de complaisance que vous me rappelez, je n’ai pas celui de regarder comme étranger pour moi, le fils de madame de Nelfort.

— C’est-à-dire, que je dois à ma mère tout ce que je suis pour vous. C’est bien quelque chose, mais je vous préviens que mon ambition ne se borne pas là. Je veux devenir votre ami ; oui, je mériterai si bien votre affection que vous ne pourrez me la refuser ; j’ai déjà pris des mesures sévères pour parvenir à ce but. Je viens de me faire écrire chez mon oncle. Vous savez qu’il est intraitable sur l’article des visites ; moi, je les