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fallait profiter d’une aussi belle matinée pour faire une promenade en calèche, et il donna l’ordre de nous conduire à Champfleury.

— À Champfleury ! dit ma tante d’un air étonné : ah ! pourquoi nous mener de ce côté ? on dit le château saisi par les créanciers de madame d’Aimery, et les jardins dévastés.

— Je ne suis pas fâché, reprit mon père en souriant de voir comment le ciel fait justice des biens de madame d’Aimery. Au reste, on la dit assez malheureuse pour que je n’ose plus en parler.

En entrant dans les cours du château nous remarquâmes un grand nombre d’ouvriers occupés à rétablir des objets d’embellissement, et mon père demanda à l’un d’eux si le château était vendu. On lui répondit qu’on attendait ce matin même le nouveau propriétaire.

Dans le moment où nous descendions de voiture, il arriva un concierge dont je crus reconnaître la livrée. M. de Montbreuse demanda la permission de voir le château, mais le concierge répondit qu’il avait des