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La fierté de madame de Ravenay n’osa pas se permettre une réflexion sur la manière affectueuse dont M. de Montbreuse venait de parler à Suzette.

Nous entrâmes, et tout ce que l’élégance a de plus séduisant s’offrit à nos yeux. De cette partie du château, je ne me rappelais que la chambre de ma mère ; elle donnait dans un grand salon que nous traversâmes pour nous rendre à celle qui m’était destinée. En y entrant, je me sentis trembler ; mes yeux cherchèrent Edmond, il avait disparu. Je m’appuyai sur le bras de Suzette, qui me dit :

— Calmez-vous, mademoiselle, cette chambre n’était pas celle qu’habitait madame, elle est là, ajouta-t-elle en me montrant une porte devant laquelle nous avions déjà passé.

Je lui témoignai le désir de m’y rendre pendant qu’on était occupé à admirer les tableaux d’une galerie qui conduisait à l’appartement qu’on appelait déjà celui du mari de Léonie.

La pauvre Suzette était aussi émue que moi en arrivant à cette porte. Je l’ouvre enfin, impatiente d’aller