Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chacun se trouve ici. Trois jours suffisent aux préparatifs de cette auguste cérémonie, et, mardi, Léonie verra que son père sait, aussi bien qu’elle, acquitter sa parole.

En finissant ces mots, il me quitta sans attendre ma réponse, et je restai accablée sous le poids de l’arrêt qu’il venait de prononcer.

J’étais décidée au sacrifice, mais l’idée de l’accomplir aussitôt me glaçait d’effroi ; la résolution de M. de Montbreuse ne me laissait plus qu’un jour à voir Edmond, et tout mon avenir se bornait à son départ.

J’ignorais ce que je pouvais devenir après cet affreux moment, et je ne demandais au ciel que la force de cacher l’excès de ma douleur.

Après avoir passé la nuit dans cette agitation, je vis entrer Suzette dans ma chambre plus tôt qu’à l’ordinaire ; elle n’avait pas craint de me réveiller, et m’apportait la réponse qu’Edmond lui-même venait de lui remettre pour moi. Je l’ouvris en tremblant autant de crainte que de plaisir.