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Edmond savait mon secret, il fallait le fuir ou trahir mon devoir, et je n’hésitai pas à prendre le seul parti qui devait me conserver digne de lui.

L’époque fixée pour mon mariage approchait, ma tante en pressait les préparatifs et cherchait à me séduire en me montrant les jolies choses qui m’étaient destinées.

Le plus élégant trousseau venait d’arriver de Paris. Madame de Nelfort me le faisait admirer en détail ne doutant pas que la vue de tant de parures ne me fit oublier jusqu’aux moindres torts de son fils ; mais mon cœur était pénétré d’un sentiment trop profond pour se laisser distraire par ces intérêts de vanité qui ont souvent trop d’empire sur l’esprit des femmes.

M. de Montbreuse nous surprit dans cette grave occupation. Il paraissait fort agité, et, s’approchant de moi, il me dit :

— Je vous dois compte, ma fille, de tout ce qui se passe ici ; lisez cette lettre, et vous saurez ensuite les événements dont elle a été la cause.