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est ? ajouta-t-il en montrant des papiers et une écritoire qui étaient sur le lit :

» Tout occupé de Sophie, mes yeux n’avaient vu qu’elle ; la remarque du docteur me les fit jeter sur les papiers dont il parlait, parmi lesquels j’aperçus une lettre avec ces mots tracés d’une main tremblante :

Au comte de Montbreuse.

Je m’en emparai, la cachai dans mon sein, et l’idée du dernier adieu qu’elle renfermait, peut-être, faillit m’ôter l’usage de mes sens.

» Sophie ne revint de sa faiblesse que pour tomber dans un profond assoupissement. Cette fois, le docteur ne put obtenir que je m’éloignasse d’elle. J’exigeai, au contraire, qu’on me laissât seul auprès de son lit, et c’est là que j’ouvris en frémissant cette lettre.

» Le premier objet qui frappa ma vue fut le fatal billet que j’adressai autrefois à madame d’Aimery.

» Dans mon trouble, je ne reconnus ni mon écriture, ni mes expressions ; ce style exagéré m’était si peu naturel que j’arrivai jusqu’à mon nom sans en avoir