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éclairé toute la nuit, et j’allai ouvrir le plus doucement possible les volets d’une fenêtre qui donnait sur les cours du château.

» Le jour commençait à poindre et s’annonçait devoir être serein ; mon cœur aurait voulu en faire un présage, mais les malheureux n’accueillent pas si facilement les illusions consolantes, et presque toutes les superstitions sont filles de la crainte.

» Appuyé auprès de cette fenêtre, je méditais sur l’avenir qui m’était réservé, lorsque je vis sortir, par la porte d’un petit escalier qui conduisait à l’appartement de madame de Montbreuse, un homme que je crus reconnaître pour le vieux chapelain du duc de Clarencey.

» C’était effectivement ce respectable ecclésiastique qui, digne possesseur de la confiance de Sophie, venait de lui donner tous les secours d’une piété fervente. Je compris alors pourquoi Sophie nous avait éloignés d’elle pendant la nuit, et, redoutant l’effet de cette veille, je me hâtai de descendre pour rejoindre le chapelain et lui demander dans quel état il avait laissé la comtesse.